Bien choisir ses chaussures de sécurité : guide technique et pratique

Les chaussures de sécurité, équipements essentiels pour de nombreux professionnels, assurent une protection face à divers risques liés aux conditions de travail. Cet article vous guide dans le choix des modèles adaptés en tenant compte des normes, des exigences techniques et des besoins spécifiques à chaque métier.

Les obligations légales autour des chaussures de sécurité

En France, le port de chaussures de sécurité est encadré par le Code du travail. L'article R4323-95 oblige les employeurs à fournir des équipements de protection individuelle (EPI) adaptés aux risques identifiés. Les chaussures doivent répondre à des normes européennes spécifiques et être entretenues régulièrement pour garantir leur efficacité.

Ces équipements visent à prévenir les accidents de travail, dont 20 % sont liés à des chutes, ainsi que les troubles musculosquelettiques (TMS) qui représentent une part croissante des arrêts de travail. En cas de non-respect des obligations, la responsabilité pénale de l'employeur peut être engagée.

Les normes européennes : un cadre précis pour chaque besoin

La norme EN ISO 20345:2011, récemment mise à jour en 2022, fixe les exigences minimales pour les chaussures de sécurité. Chaque chaussure doit être équipée d'un embout protecteur résistant à un choc de 200 joules et à une charge de 15 000 newtons. Les modèles récents répondent aussi à des critères renforcés :

  • Ergonomie et confort : meilleure adaptation au port prolongé.
  • Résistance des matériaux : innocuité et durabilité accrues.
  • Adhérence : protection contre les glissades.

Les marquages normatifs, comme S1, S2 ou S3, combinent ces exigences de base avec des options supplémentaires. Par exemple, le marquage S3 intègre une résistance à l'eau et une semelle anti-perforation, idéale pour les environnements extérieurs.

Quels critères pour choisir ses chaussures de sécurité ?

Analyse des risques professionnels

Le choix d'un modèle doit avant tout être dicté par l'environnement de travail :

  • Milieu sec ou humide : Les normes WR (Water Resistant) ou WRU (Water Resistant Upper) sont essentielles pour les environnements humides.
  • Exposition aux objets tranchants : La semelle anti-perforation (P) est cruciale dans les secteurs de la construction.
  • Travaux en hauteur : Un talon décroché offre une meilleure stabilité sur échelle.

Confort et praticité

Le confort est un critère souvent négligé mais fondamental, surtout pour des professionnels debout plusieurs heures par jour. On privilégiera :

  • Des matériaux respirants, comme le cuir, pour limiter la transpiration.
  • Des semelles intérieures amortissantes pour réduire la fatigue musculaire.
  • Un poids léger pour les métiers nécessitant une grande mobilité.

Basse, haute ou botte : quel format privilégier ?

  • Chaussures basses : flexibilité et légèreté
    Adaptées aux milieux secs et aux tâches nécessitant des déplacements fréquents, elles offrent une bonne mobilité. Cependant, elles protègent moins les chevilles contre les torsions.
  • Chaussures montantes : une protection renforcée
    Elles protègent la cheville et sont recommandées pour les environnements à risques multiples.
  • Bottes de sécurité : pour les environnements difficiles
    Essentielles pour les travaux en extérieur ou humides, les bottes combinent une grande résistance et une protection accrue des mollets.

Chaussures de sécurité pour les métiers de la mer : des exigences spécifiques

Dans le secteur maritime, les chaussures de sécurité doivent répondre à des contraintes bien particulières. Les environnements marins, souvent humides et instables, exigent des modèles résistants à l'eau (normes WR ou WRU) et offrant une excellente adhérence sur des surfaces glissantes. Les marquages SRC, combinant les tests SRA (sol céramique humide) et SRB (sol métallique huileux), sont indispensables pour prévenir les chutes sur les ponts ou les quais.

Les professionnels de la mer, comme les marins-pêcheurs, les dockers ou les travailleurs offshore, nécessitent également des chaussures hautes pour protéger les chevilles contre les torsions causées par des mouvements imprévisibles sur un bateau. De plus, la présence de matériaux résistants à la corrosion (notamment des embouts de protection en composite ou en aluminium) est primordiale pour garantir la durabilité face à l'exposition au sel et à l'humidité.

Pour ces métiers, privilégier des modèles légers et confortables est essentiel, car les longues heures de travail, souvent dans des conditions difficiles, peuvent entraîner une fatigue accrue. Les fabricants spécialisés dans les équipements marins intègrent souvent des éléments de renfort sur la tige pour protéger contre les impacts, tout en maintenant la flexibilité nécessaire aux mouvements sur un navire ou dans des espaces confinés.

L'entretien, une étape clé pour préserver la performance

Nettoyer régulièrement ses chaussures de sécurité prolonge leur durée de vie et maintient leur efficacité. Il est recommandé de :

  • Brosser les semelles pour éliminer les impuretés.
  • Appliquer un imperméabilisant pour les modèles en cuir.
  • Remplacer les semelles intérieures tous les six mois pour conserver le confort et l'hygiène.

Attention, en cas de choc important, même invisible, il est impératif de remplacer la chaussure. Une microfissure pourrait compromettre la sécurité lors d'un nouvel impact.

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