Comprendre les risques de chutes à bord
Les statistiques montrent que les chutes de hauteur représentent une part importante des accidents de travail maritime (ATM). Elles surviennent majoritairement lorsque les navires sont à quai ou lors des déplacements à bord. Ces incidents touchent principalement le personnel de pont, de passerelle et de machine, avec des conséquences souvent graves : fractures, entorses, lésions musculaires, notamment aux membres inférieurs et supérieurs.
Les secteurs de la petite pêche et de la navigation côtière sont particulièrement exposés, tout comme les phases d'embarquement ou de débarquement des marins. En moyenne, les chutes de hauteur génèrent davantage d'arrêts de travail et de blessures graves que l'ensemble des ATM.
Les équipements de protection individuelle contre les chutes de hauteur
Pour limiter les risques, les EPI jouent un rôle central. Ils se déclinent en trois grandes catégories adaptées aux activités maritimes :
1. Systèmes d'arrêt de chute
Ces équipements permettent de travailler en hauteur tout en protégeant l'utilisateur en cas de chute. Ils incluent :
- Points d'ancrage : fixés solidement à la structure du navire, ils doivent être placés au-dessus de l'utilisateur pour limiter la hauteur de chute.
- Longes et enrouleurs avec absorbeurs d'énergie : conçus pour réduire l'impact du choc sur le corps.
- Harnais antichute : ils répartissent les forces sur le corps pour minimiser les traumatismes.
2. Systèmes de retenue
Ils empêchent le marin d'atteindre une zone où une chute pourrait se produire, en limitant ses mouvements. Ces systèmes sont particulièrement adaptés aux interventions répétées dans des espaces définis.
3. Systèmes de maintien au poste de travail
Idéaux pour les travaux en appui ou en suspension, ces dispositifs garantissent une stabilité optimale, permettant de travailler avec les mains libres.
Vérification et maintenance : un impératif pour les marins
La sécurité des EPI repose sur leur entretien rigoureux :
- Vérifications périodiques : chaque EPI doit être contrôlé au moins une fois par an par une personne compétente pour s'assurer de son bon état.
- Durée de vie et stockage : les équipements doivent être stockés à l'abri de l'humidité, des UV et des produits chimiques. La durée de vie, définie par le fabricant, peut être adaptée en fonction des conditions d'utilisation.
- Destruction après chute : tout équipement ayant subi une chute doit être remplacé pour garantir la sécurité.
Bien choisir son harnais et ses accessoires
Pour les marins, le choix d'un harnais est crucial. Voici quelques critères à privilégier :
- Facilité d'ajustement : des sangles réglables assurent un bon maintien pour tous les gabarits.
- Confort : des sangles élastiques ou des fermetures rapides améliorent l'ergonomie, particulièrement pour les longues missions.
- Compatibilité : seuls les harnais équipés de sangles aux jambes et aux épaules peuvent être utilisés comme antichute.
Les accessoires, comme les longes et les connecteurs, doivent également répondre aux besoins spécifiques des marins, en tenant compte des contraintes du travail en mer.
Points d'ancrage et gestion des risques spécifiques
Les points d'ancrage, qu'ils soient fixes ou temporaires, jouent un rôle déterminant dans la sécurité. Ils doivent être positionnés au-dessus de l'utilisateur pour limiter l'effet pendulaire en cas de chute. Une bonne installation réduit également la hauteur de chute et le tirant d'air nécessaire.
Former et sensibiliser les équipages
Pour garantir l'efficacité des EPI, une formation adaptée est indispensable :
- Apprentissage des bonnes pratiques d'utilisation des équipements.
- Connaissance des consignes de sécurité propres au navire.
- Simulations régulières pour préparer les équipages aux interventions d'urgence.
Une organisation du travail qui prévoit des secours rapides en cas de chute est également essentielle pour assurer la sécurité des marins.
