Un secteur d'activité exposé à de nombreux dangers
Les blessures les plus courantes touchent les membres inférieurs, notamment par des chutes, et les membres supérieurs, exposés aux coupures. La pénibilité du métier entraîne également de nombreux troubles musculo-squelettiques, causés par le port de charges lourdes ou par la répétition de gestes précis, comme le remplissage et l'étiquetage des bourriches. Le risque de noyade par chute à la mer est omniprésent, tandis que les contraintes d'horaires liées aux marées augmentent les dangers du travail en mer.
Outre ces risques physiques, les conchyliculteurs sont également exposés à des risques chimiques. L'utilisation de chaux, de détergents et de désinfectants peut provoquer des irritations cutanées, des allergies ou des intoxications. De plus, les installations électriques en milieu humide présentent un risque accru d'accidents, notamment par contact avec des conducteurs sous tension ou par des défauts des équipements électriques.
Des conditions de travail éprouvantes
La conchyliculture repose sur une division nette des tâches, entre le travail en extérieur – en mer ou sur les parcs à huîtres – et le travail en atelier ou en entrepôt. Cette répartition, associée aux conditions climatiques souvent difficiles et aux exigences du calendrier des marées, soumet les travailleurs à des contraintes physiques et organisationnelles importantes. Les horaires de travail varient fréquemment, incluant des astreintes nocturnes et les week-ends, ce qui peut impacter la vigilance et augmenter les risques d'accidents.
L'entretien du matériel constitue une autre source de risques. L'environnement maritime corrosif nécessite un entretien rigoureux des bateaux et des installations d'élevage. Les tâches de rénovation des bassins et des équipements sont indispensables, mais elles exposent également les travailleurs à des dangers mécaniques et chimiques.
Les dangers spécifiques du travail en mer et sur les parcs conchylicoles
Le travail sur l'estran expose les conchyliculteurs à des risques liés aux déplacements en bateau ou en barge, notamment lors des manœuvres en mer ou à marée basse. Les déplacements en remorque, souvent tirée par un tracteur, sont aussi une source d'accidents, en raison des risques de chutes et de blessures dues aux cahots et aux mouvements brusques.
Avec la mécanisation croissante, de nouveaux risques apparaissent, notamment lors de l'utilisation d'engins de levage, de grues ou de machines hydrauliques. Les dangers liés aux équipements comprennent les coincements entre la barge et les pieux, les heurts avec des charges suspendues, ainsi que les ruptures de cordages sous tension. Ces accidents entraînent souvent des lésions physiques, allant des contusions aux fractures.
Le travail manuel reste très présent, notamment pour le détroquage des huîtres et la manutention des cordes et des poches. Ces tâches répétitives sont responsables de troubles musculo-squelettiques, touchant principalement les poignets, les épaules et la colonne vertébrale. L'exposition prolongée aux vibrations des machines et des véhicules aggrave ces pathologies, pouvant aller jusqu'à des neuropathies chroniques.
Les conditions climatiques et leurs impacts sur la santé
Les travailleurs en conchyliculture sont soumis à des conditions climatiques extrêmes. L'exposition prolongée au soleil accroît le risque de cancers de la peau et de brûlures oculaires dues aux ultraviolets. Les fortes chaleurs augmentent les risques de déshydratation, d'insolation et de malaises, tandis que le froid et l'humidité favorisent l'apparition de troubles circulatoires et de douleurs articulaires.
Les risques en atelier et en entrepôt
Dans les ateliers et entrepôts, les risques sont principalement liés à la manutention et à l'utilisation de machines. Le triage, le calibrage et le conditionnement des coquillages impliquent des gestes répétitifs et rapides, favorisant les troubles musculo-squelettiques. Les coupures sont fréquentes, que ce soit avec des couteaux, des coquilles tranchantes ou des équipements mécaniques.
Les produits chimiques utilisés pour le nettoyage et la désinfection des outils et des locaux représentent un danger supplémentaire. Leur manipulation peut entraîner des brûlures, des irritations respiratoires et des allergies. L'environnement humide accroît aussi les risques électriques, rendant impératif le respect des normes de sécurité.
Les mesures de prévention indispensables
Face à ces nombreux risques, la mise en place de mesures de prévention est essentielle. Une organisation rationnelle des tâches, une formation adaptée et l'usage d'équipements de protection individuelle sont indispensables. Le port de gants, de bottes de sécurité, de vêtements de protection et d'équipements de flottaison doit être systématique pour limiter les blessures et prévenir les accidents graves.
L'ergonomie des postes de travail doit être optimisée afin de réduire la pénibilité et prévenir les troubles musculo-squelettiques. L'aménagement des ateliers doit garantir des sols antidérapants et dégagés pour éviter les chutes. En parallèle, une sensibilisation aux bonnes pratiques et aux risques liés aux produits chimiques est nécessaire pour assurer la sécurité des travailleurs.
Enfin, l'accès à des soins rapides en cas d'accident est crucial. La mise en place de trousses de premiers secours, de postes de lavage oculaire et d'extincteurs contribue à améliorer la réactivité face aux incidents. La vaccination contre le tétanos et la diphtérie doit être systématiquement à jour, et les travailleurs doivent être formés aux gestes de premiers secours.
Les travailleurs saisonniers, souvent moins expérimentés, sont particulièrement vulnérables. Leur intégration doit inclure des sessions de formation et un encadrement adapté, afin de limiter leur exposition aux risques professionnels.
Vers une amélioration des conditions de travail
L'évolution du secteur de la conchyliculture, avec l'introduction de nouvelles technologies et de méthodes de production innovantes, permet de réduire progressivement certains risques. La suppression du détroquage manuel grâce à l'élevage sur collecteurs en plastique, ou encore l'optimisation des procédés de manutention, contribue à améliorer les conditions de travail.
Toutefois, malgré ces avancées, la conchyliculture reste un métier exigeant, nécessitant une vigilance constante en matière de sécurité. L'amélioration continue des conditions de travail et la sensibilisation aux risques doivent rester des priorités pour préserver la santé et l'intégrité des conchyliculteurs.