Chaque année, des incidents graves surviennent lors de l'embarquement de pilotes maritimes sur des navires de commerce. Bien que ce passage via échelle de pilote soit une routine, il demeure l'une des phases les plus dangereuses d'une opération portuaire. Pour y répondre, le Comité de la sécurité maritime (MSC) de l'OMI a adopté, lors de sa session du 18 au 27 juin 2025 à Londres, une série d'amendements à la convention Solas.
Une nouvelle norme devenue obligatoire
Les amendements adoptés introduisent une norme technique contraignante détaillant les exigences en matière de matériels, de formation, de maintenance et d'inspection des dispositifs d'embarquement de pilotes. Jusque-là, ces éléments étaient régis par des recommandations ou des pratiques volontaires.
Ce changement est considéré comme "la contribution réglementaire la plus significative à la sécurité des pilotes maritimes depuis une génération" selon l'Association internationale des pilotes maritimes (IMPA). Elle souligne l'importance d'une harmonisation des règles à l'échelle mondiale pour garantir un niveau de sécurité minimal.
Une réalité de terrain contraignante
En pratique, l'accès à bord d'un navire via une échelle suspendue sur la muraille du navire expose les pilotes à des chutes, des écrasements entre coques et à des conditions météorologiques parfois extrêmes. Les nouveaux textes prévoient notamment des obligations de contrôle préalable, de dispositifs de secours, et d'interfaces adaptées à la diversité des navires.
Ces règles s'appliqueront progressivement selon un calendrier encore à définir, avec une entrée en vigueur prévue dans les prochaines années pour les nouveaux navires, et des adaptations sur les navires existants.
Une mobilisation du monde professionnel
L'IMPA, tout comme les syndicats de pilotes et les autorités portuaires, militait depuis des années pour une intégration de ces exigences dans un cadre contraignant. Cette adoption concrétise une volonté commune de réduire les risques, à un moment où le trafic maritime international continue de croître.
L'enjeu est aussi celui de la responsabilité des armateurs, contraints d'intégrer ces dispositifs dans leurs procédures opérationnelles et de formation. Le respect de ces normes conditionnera à terme l'accès à certains ports.
Avec cette nouvelle réglementation, c'est l'ensemble de la chaîne maritime qui est invité à renforcer la protection de ces professionnels essentiels mais souvent exposés en toute discrétion.